AFP/Ludovic Marin

LES CONSÉQUENCES ENVIRONNEMENTALES DU CONFINEMENT : LE BON CÔTÉ DES CHOSES ?

Avec les mesures de confinement qui se durcissent au quatre coins du monde pour contrer l’épidémie de Covid-19, l’activité humaine ralentit et laisse place à un environnement qui respire de nouveau et à des animaux qui reprennent de leurs droits. 

Depuis plusieurs semaines, nombreux sont les pays qui instaurent des mesures de confinement en raison de la lutte contre le Covid-19. Cette situation de crise a drastiquement réduit l’activité humaine ce qui n’est donc pas sans conséquences sur l’environnement. Entre baisse de la pollution et retour des animaux dans les villes, la nature semble ainsi peu à peu reprendre ses droits.

Là où l’activité humaine s’arrête, la nature reprend ses droits  

Depuis la mise en place d’un confinement pour contrer l’épidémie de Covid-19 qui touche désormais le monde entier, la nature semble reprendre ses droits, dû au répit que nous sommes forcés de lui laisser. On l’a vu, certaines images ont fait le tour du monde et des réseaux sociaux, notamment celles des canaux à Venise, destination ultra-touristique, dont l’eau est redevenue transparente faute d’activité. C’est le quotidien Italien, « la Nuova di Venezia e Mestre » qui a publié le 15 mars 2020 des photos montrant des eaux vénitiennes redevenues limpides, aux travers desquelles on peut même distinguer quelques bans de poissons seulement une semaine après la mise en place du confinement dans le pays. Habituellement inondée par les touristes, les journalistes italiens décrivent désormais une Venise déserte et une Cité des Doges qui semble respirer à nouveau.

La lagune qui retrouve sa clarté en l’absence de touristes.
Crédit : Andrea PATTARO/AFP

“C’est une Venise belle et différente, mais le résultat d’une situation exceptionnelle et douloureuse”, n’hésite pas à préciser le quotidien. 

Un peu partout en Europe depuis la mise en place des mesures de confinement afin de lutter contre le Covid-19, on voit la nature réinvestir des espaces où auparavant l’homme était roi. En Italie toujours, c’est dans un port habituellement très sollicité par les tonnes de marchandises qui trafiquent chaque année, que des dauphins ont été aperçus. En France, c’est un tout autre phénomène, loin d’être désagréable cependant, qui témoigne de la même chose : les oiseaux chantent de nouveau. De nombreuses personnes ont publié des vidéos sur internet où l’on peut entendre des oiseaux siffloter dans les villes, et notamment à Paris. Cependant, pour la ligue de protection des oiseaux, interrogée par le journal 20 minutes, les oiseaux n’ont jamais déserté les villes, le confinement nous rend tout simplement plus attentifs à leur présence. 

Une baisse inédite des taux de pollution partout dans le monde 

En pleine épidémie, la ville de Paris n’aura jamais enregistré un taux de pollution aussi bas. En effet, une économie qui fonctionne désormais au ralenti ce n’est pas sans conséquences sur la pollution atmosphérique. Airparif, l’association de la surveillance de la qualité de l’air à Paris et en Île de France a relevé une amélioration de la qualité de l’air de l’ordre de 20 à 30% en raison d’une baisse des émissions d’oxydes d’azote à presque 60% dès la première semaine de confinement, baisse expliquée en majeure partie par la très forte diminution du trafic aérien et routier. De même, en raison de la fermeture de la plupart des commerces, on remarque une baisse non négligeable de la consommation d’électricité. À certains endroits de la ville, confinement rime même avec réduction des déchets à hauteur de presque 40%.

Des cartographies produites par la NASA ont récemment rendu compte de l’impressionnante diminution de dioxyde d’azote en Chine, suite à cette épidémie de Covid-19. Ces images frappantes démontrent l’impact des activités humaines sur la qualité de l’air que nous respirons. Sur ces cartographies issues des données de satellites européens et américains, on distingue une sorte de nuage orange qui représentant la quantité en dioxyde d’azote contenu dans l’air au-dessus de la Chine en janvier 2020. Il s’agit en grande partie des emissions provenant de l’activité industrielle et des véhicules utilisés dans le pays. Un mois de confinement plus tard, ce « nuage » semble presque avoir disparu suite à la forte diminution de l’activité du pays. Une importante diminution de la quantité de monoxyde de carbone dans l’air au dessus de la Chine et du nord de l’Italie en février 2020 a également été mise en évidence.

Crédit : NASA

Aujourd’hui en Chine, on estime que cette baisse de la pollution va même épargner à long terme plus de vies que le virus en aura couté. Une crise sanitaire qui semble en dire long sur nos sociétés industrialisées et sur une potentielle opportunité de changer notre modèle de développement à la fin de la crise. 

Le revers de la situation

Si cette période de confinement quasi mondiale semble avoir des conséquences plutôt positives sur l’environnement, il n’en reste pas moins qu’elle constitue un impact considérable sur notre consommation d’écrans, qui aurait augmenté de près de 70% dans certains pays. En effet, si la plupart de la population reste enfermée chez elle, c’est désormais le trafic internet qui nous permet de travailler, d’étudier, ou tout simplement de passer le temps. Cependant, ce trafic en constante augmentation qui représente déjà en temps normal une part assez importante des émissions de gaz à effet de serre mondiales, n’est pas sans impact sur l’environnement. De même, on constate une nette augmentation des achats en ligne, qui eux, impliquent plus de moyens concernant les emballages ou encore les transports. En ce qui concerne notre « écologie personnelle », il n’y a plus de sortie possible en nature pour ceux qui habitent en ville où vivent en appartement, plus de possibilité non plus de soutenir les producteurs locaux ou les petits commerçants, un confinement qui, par conséquent, semble peu à peu devenir la victoire des grandes enseignes et de la vente en ligne.

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