Le collectif « La vérité pour Adama » a diffusé, le 2 juin dernier, un appel à manifester devant le tribunal de Paris dans le 17eme arrondissement. Malgré l’interdiction de la préfecture de police, entre 20 000 et 80 000 personnes se sont regroupées ce mardi dans la soirée. Récit de la première manifestation parisienne au sortir de deux mois de confinement.
Adama Traoré, jeune français noir de 24 ans, est décédé le 19 juillet 2016 à la suite d’une interpellation de la gendarmerie à Beaumont-sur-Oise. Adama, dans la course-poursuite avec les gendarmes, fut victime d’un plaquage ventral par trois d’entre eux qui pour beaucoup est à l’origine de sa mort. Des plaintes ont alors été déposées et l’affaire est très rapidement devenue médiatique notamment car de nombreuses personnes accusent les forces de l’ordre d’avoir traité le jeune homme plus violemment qu’ils n’auraient traité un homme blanc. Le collectif « La vérité pour Adama », fondé par sa sœur Assa Traoré, a appelé à manifester le 2 juin devant le tribunal de Paris, en réponse aux dernières expertises médicales jugées mensongères, et bien sûr, en reflet de la lutte anti-raciste qui se déroule actuellement aux États-Unis.
Un peu plus tard dans la nuit, de légers affrontements eurent à nouveau lieu lorsque que moins de trois cent personnes, passant par Barbès, se sont rendues à Gare du Nord. La police, qui arriva peu après sur les lieux, usa à nouveau de gaz pour faire fuir les derniers vestiges d’une manifestation qui ne réclamait que la justice. S’il est vrai que la stratégie élaborée de la police a eu raison de la manifestation, il semble contre productif de n’user que de violence sans chercher à désescalader pacifiquement ces rassemblements car cela ne fera que rajouter de la haine sur une colère déjà ardente.